Vers le 10/09, j'étais sur le point de faire une crise d'angoisse, alors j'ai écouté Hair et j'ai pensé qu'il fallait que je porte une tenue appropriée. J'ai ensuite procédé au sautillage autour du lit, pas dessus sinon ça s'écroule. Ça m'a mise de bonne humeur et je me suis campée là. (Cet oiseau n'a rien d'une huppe.)
Voir mieux l'oiseau (attention, j'ai l'air idiot)
Oiseau : venu avec des produits d'bains.
Autres : marchés aux puces.
J'avais déjà l'idée de faire
comme si avant, mais il a fallu Simon Doonan pour que je pige vraiment le concept et à quel point ça pouvait être libérateur plutôt qu'une perte de temps qui allait me faire rater ma vie.
Quand je me sens mal, je peux penser à des gens comme Simon Doonan ou Tavi Gevinson, et supposer que ce sont le genre de personnes autour desquelles vous avez l'impression d'être quelqu'un de bien, qu'ils voient les gens comme potentiellement super bath plutôt que de penser qu'ils seront mauvais par défaut. Penser que les gens sont
cool comme ils sont ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas devenir encore plus cool. (j'ai cherché une image qui illustrerait bien l'encore-plus-cool, je pense que
celle-ci fera l'affaire même s'il pleut.)
J'aime beaucoup la façon dont Tavi utilise l'« influence » qu'elle a, et son « image publique », tous les grands mots : pendant que d'autres blâment les homosexuels (en tant que producteurs/acteurs), les femmes (productrices/consommatrices-observatrices), les jeunes (consommateurs) et/ou les transsexuels (en qualité de punching-ball bonus, supposé ni acteur ni observateur) parce que la mode ne propose pas assez de diversité corporelle (body diversity), elle
fait quelque chose.
Je sais bien que je grossis le trait, généralement les gens baissent juste les bras en prétendant que « la mode » est comme ça et que ça ne changera pas (mais est-ce qu'elle n'est pas censé changer tout le temps ? nous ne pouvons pas y participer ? est-ce que nous ne sommes pas déjà en train d'y participer ?) ; mais j'ai déjà entendu des gens dire tout de go que si, par exemple, il n'y avait pas assez de diversité c'était à cause de ces « créateurs gays qui préfèrent que les femmes soient masculines » , que c'était bien triste parce qu'eux préféraient les femmes ayant à peu près cette forme-là et que ça « fausse l'idée des femmes sur leurs préférences » (grosso-quasimodo), et impliquant que le problème soit un affront causé à leurs privilèges de matage/définition de ce qui est beau. (au passage, je n'ai jamais entendu dire qu'Alexander Johansson avait l'air plus ou moins efféminé à cause des créatrices lesbiennes, mais ceux que j'ai entendu me dire ce genre de choses disaient aussi que « tous les plus grands couturiers sont des hommes ».)
On peut tous faire quelque chose, d'un côté, même si on n'est personne, il faut cesser de penser que les problèmes de la mode sont inhérents à ce milieu ou sont apparus par génération spontanée.
Ce sont des problèmes issus de choses qui clochaient déjà dans la société, qui clochaient avant, et en cercle vicieux ça les perpétue et les nourrit, mais on peut faire quelque chose en changeant la mode, en changeant notre façon de l'envisager et en changeant la société autour.
Le style
peut être un moyen d'expression, la mode est ce qu'on en fait.
Dans le même ordre d'idées, je viens de goûter à
WORN. WORN est un magazine de mode canadien indépendant qui relie totalement sur ses lecteurs pour exister, de façon à ce que les annonceurs n'aient aucune influence sur le contenu : les seules publicités sont celles d'annonceurs voulant réellement supporter le magazine et ses lecteurs. Lecteurs qui peuvent éventuellement se proposer et proposer des articles ou de l'illustration.
Les Wornettes se soucient vraiment de ce qu'illes écrivent et publient. WORN parle de tous les aspects de la mode : les textiles, les gens qui la font, les gens qui l'ont fait, les aspects sociologiques et psychologiques, les anecdotes et histoires de vies en rapport avec le vêtement, et encore des ressources bibliographiques à la fin des articles ! (en plus de la rubrique
Books about Looks)
Les articles que j'ai lu à présent étaient vraiment recherchés, l'édito du n°12 s'engage pour la Slut Walk sans donner l'air d'être là uniquement pour faire bien (les articles à ce sujet dans d'autres magazines me donnent souvent l'impression d'avoir été écrits par des bonshommes détachés craignant l'accusation d'être « politiquement correct »), et il y a un haiku sur la recherche du collier parfait dans les vide-greniers ! (qui n'a jamais fait ça ? ne levez pas la main, c'est une question rhétorique pour montrer mon intérêt pour les vide-greniers et les colliers parfaits)
44p., et je trouve des informations et une bibliographie autrement éparpillées un peu partout.
(Il y a une publicité pour la Maker Faire de Toronto ! Ça me réjouit, si j'allais maintenant à une Maker Faire, je n'aurais pas l'impression d'être une intruse.)