« In the 21st century the technology revolution will move into the everyday, the small and the invisible. »
-- Mark Weiser
Il m'arrive toujours de lire ou d'entendre ce genre de choses.
Vous êtes dans une absence de train, et vous entendez une nana dire qu'elle s'intéresse à la mode, mais qu'elle n'est pas une « bimbo » : elle sait que la mode n'invente plus rien depuis la moitié du siècle dernier. Un article vante les mérites des friperies, parce qu'en mode tout a déjà été fait. Un chien mange un os.
C'est vraiment très ennuyeux, ils n'expliquent jamais pourquoi, je dois me l'expliquer moi-même.
Il y a encore tout un tas de choses qu'on peut qualifier d'innovations technologiques et appliquer à la mode, et qui se font en ce moment, et à partir desquelles on pourra encore inventer d'autres concepts dans le futur, en partant de l'idée que la mode a une visée esthétique.
Au siècle dernier, on avait par exemple porté de l'électronique, dans un but pratique (calculateur analogique d'
Edward O. Thorp et Claude Shannone, destiné à être porté mais n'ayant aucun but esthétique du fait qu'il ne devait même pas être vu puisqu'il servait à tricher à la bandieu de roulette,
WearComp de
Steve Mann) ou imaginé par la science-fiction majoritairement dans un but, encore, pratique.
Dans les années 90, avec l'explosion de popularisation d'un tas de trucs chouettes, il me semblerait (= j'ai acheté un catalogue de calculatrices et autres bidules de 1990, j'ai lu quelques articles dans un magazine qui autrement cherche à vendre des ardoises électroniques new age, je n'en sais pas plus.) que les ordinateurs à porter et à porter au poignet (
wearable computer,
wrist computer, frenchisation) se soient mis à prendre une apparence plus conventionnellement jolie, tout en ayant un but principalement pratique, tel qu'afficher l'heure et la météo.
De nos jours, l'intégration de l'électronique dans les vêtements se fait plus souvent, particulièrement en haute couture, d'un voulu esthétique, et la chose n'est parfois pas esthétique en elle-même mais du point de vue de son interaction avec la personne habillée, l'état de cette même personne, d'autres personnes ou l'environnement, (
Iris Van Herpen,
Anouk Wipprecht, le collier de la femme du fils des parents de Kevin Warwick en est une représentation épique, il me faut plus de mots.) bien qu'il y ait des vêtements du même type qui aient une dimension première pratique (un pull qui se réchauffe automatiquement selon la température externe ou celle du porteur,
un bonnet qui indique le nord,
une veste qui envoie des décharges éléctriques) ou partage sa dimension pratique avec une dimension esthétique plus large (
gants à secret).
Évidemment, comme la mode a rapport aux structures et aux textiles, je pourrais continuer en racontant qu'on invente de nouveaux trucs de ce côté-là, les fantasmes visqueux d'Issey Miyake, comment l'on s'applique à imiter les mécanismes de défense de certains animaux avec ça et comment que c'est amusant de donner des algorithmes à manger à des machines à broder pour faire de la dentelle basée sur les nombres de Bernouilli ce qui a un rapport lointain avec n'importe quoi.
En continuant dans l'inspiration scientifique, on doit bien pouvoir faire un pendentif jardin chimique.
Vous direz : une partie de ce qu'on dit nouveau est un rimaque du précédent. Vous n'aurez pas l'air intelligent si vous n'êtes pas Roland Barthes.
Références :
http://www.fashioningtech.com/
International Symposium on Wearable Computers : Symposium International sur les Ordinateurs à Franciser
http://www.ifaiexpo.com/ IFAI Expo : Francise la Technologie et les Matériaux
http://newtextiles.media.mit.edu/ avec
liens intéressants
http://www.fabrick.it Ce truc utilise des rubans conducteurs (conductive ribbon) au lieu d'utiliser des fils conducteurs, et y a toute une histoire de briques (bricks), ça veut dire qu'on doit pouvoir construire une maison avec. Ou au moins un rideau.
Arduino LilyPad et
un tutoriel.
Ce truc dort depuis le 31 Janvier, il faut le publier.